L’annonce de la naissance de leur enfant déclencha sa mutation. À cette prédiction, il se métamorphosa. Évhobourou prit des galons dans la vie. Au moins, il répondait directement d’une vie, d’un être humain, d’agissements d’un môme. Il abreuva sa fiancée des promesses du bonheur : un mariage rapide. Le comble d’une femme, la légitimation de leur enfant né durant les fiançailles. Ensuite, l’acquisition d’une propriété. Cadre propice à la douceur d’un foyer. Enfin, l’estime de sa femme hissée au plus haut de son cœur et de son esprit. La femme qui le rendit papa pour la première fois.Sans souffrir d’obsession à devenir père, Évhobourou perçut la venue d’un bébé dans le couple en résultat logique de leur union. Le moment de cette grâce bouleversante importa peu. Que l’enfant fût désiré ou qu’il advint par accident, il l’accepta. Quoique s’afficher aux côtés de sa femme et son enfant rentrât dans ses prédispositions, il régla quasiment sa montre jusqu’aux heures qui le transformèrent en homme complet.