Symphonie déconcertante

Johann Sebastian Bach, qui se découvre père d’un énième enfant ; un Génie échappé d’un violon sous les coups d’archet de Niccolo Paganini qui évente le secret d’Antonio Stradivari ; le cœur volé de Frédéric Chopin à son retour en Pologne qui roule sur le pont d’un navire ; les quatre jours suspendus dans la vie de Beethoven qui séparent le début et la fin de la rédaction de son Testament de Heiligenstadt ; le dialogue trop tôt interrompu entre Florestan et Eusebius qui sonne le glas anticipé de Robert Schumann ; Nannerl, la sœur de Mozart, déguisée en Reine de la Nuit... Autant d’épisodes méconnus de la petite histoire de la musique logée dans la grande, qui nous rappellent qu’avant d’entrer dans la légende, tous ont été des hommes, météores projetés dans le ciel d’une époque où l’artiste partait d’une page blanche ou presque, et jouissait d’une considération inversement proportionnelle à la vacuité de son art. C’est précisément à travers ce jour romancé que l’auteur s’immisce pour rajouter à l’histoire inachevée de la musique quelques pages nouvelles, que l’amnésie des hommes a semées derrière elle.