On l'a appelée « la comtesse rouge », la « comtesse aux pieds nus », « l'élue des bergères » ou encore la députée culottée. Florence d'Harcourt s'est lancée dans la politque avec le souci de servir des causes qui lui tenaient à cœur. Mais c'était sans connaître les mœurs des partis, sans mesurer les intérêts, les ambitions, les calculs des uns et des autres. Le thème central de son livre : la corruption n'est pas une fatalité. Son slogan : « L'efficacité dans la morale politique ». Suppléante d'Achille Peretti, député maire et « parrain » de Neuilly, elle devient députée en titre en 1977 quand Peretti est nommé au Conseil Constitutionnel. Dès lors, elle ne cesse de se heurter à son propre parti, Chirac en tête, et au « clan » des Hauts-de-Seine (notamment à ses vedettes corses) qui voudrait donner son siège en or à des « amis »... Ainsi est-elle priée en 1978 de laisser la place à Robert Hersant en échange d'une circonscription parisienne. Son refus déclenche un fameux duel qui passionne les médias et se termine par la défaite du puissant magnat de la presse. Florence d'Harcourt est donc réélue et le sera de nouveau en 1981 et 1986. Populaire et inamovible, elle se sait néanmoins combattue et menacée par ses propres amis. Toutefois, si elle n'est plus candidate en 1988, c'est pour prendre du champ et non pour céder aux pressions dont celle de Chirac qui l'invite à renoncer à se présenter au profit de Nicolas Sarkozy, maire de Neuilly, tout en lui promettant une place éligible sur la liste européenne du RPR. Au travers du clan neuilléen-putéolien, Florence d'Harcourt jette un éclairage cru et vivant sur les aventures d'une femme indépendante aux prises avec les apparatchiks et l'establishment politique.