Frapper. Frapper encore. Heurter ce corps inerte. Faire voleter ses éclats, flocons de neige durs et glacés dans ce nuage de poussière blanche et fine où je me noie depuis toujours. Meurtrir la chair morte et immobile jusqu’à l’entendre hurler sa souffrance silencieuse : « Qui es-tu pour me blesser ainsi sans cesse ? Comment oses-tu t’arroger le droit d’user de moi comme bon te semble ? Tu me heurtes, tu me blesses, tu me tues à petite dose. Tes mains ne me caressent que pour renforcer la douleur du ciseau que tu enfonces dans mes côtes. Je devrais t’en vouloir mais je ne le peux pas. Et je suis incapable de comprendre pourquoi. » Tourmenté, talentueux, bougon et solitaire : tel est le Michel-Ange intérieur dont Christian Soleil nous présente ici le portrait.