Voici enfin une étude qui éclaire La Croix du Sud de Joseph Ngoué d’une grande lumière. Le propos symbolique de Wilfried, dont l’analogie avec le discours des trois métamorphoses de Zarathoustra chez Nietzsche est frappante, devient plus intelligible lorsqu’on le relie aux significations que le philosophe allemand attribue aux métamorphoses de l’esprit en chameau, du chameau en lion et du lion en enfant. De plus, le mythe d’Er de Platon, qui est un mythe eschatologique, permet de mieux saisir l’attitude impassible de Wilfried devant la mort. Un autre indice, qui conforte cette interprétation, est le vœu de ce dernier de se voir épargner l’épreuve du Léthé, où les âmes achèvent d’expier les fautes commises dans leur vie antérieure.