À cause de l’absence prolongée d’un état en Guinée, depuis l’indépendance en 1958 jusqu’à l’élection d’un président démocratiquement élu en 2010 (52 ans), les populations se sont habituées à l’anarchie et au laisser aller. Avec le temps, l’anarchie se transforma en tradition. Les gouvernants, entrainés par la marée, mélangèrent vitesse et précipitation pour lutter contre la corruption sans au préalable lutter contre l’impunité. Ils ont pensé pouvoir éradiquer la corruption en mettant dans le même carquois impunité et droit de l’homme. Pour déployer une gouvernance qui puisse donner la délivrance pour une telle société, il faut tenir dans une main le marteau et dans l’autre le sucre, se servant plus du marteau que du sucre.Avec les mal informations, les rumeurs, l’impunité, la longue absence de l’état, soutenues par le silence et l’engourdissement de la justice, le pays s’est retrouvé dans un méphistophélique cercle vicieux qui ne peut être brisé qu’avec une stratégie, telle que nous le proposons dans les chapitres qui suivent.