L'homme et la terre qu'il peuple depuis des siècles sont « interactifs ». L'un influence l'autre. Ce lien n’est-il pas un cordon nourricier qui nous lie aux éléments ? Il n’y a pas de production mécanique de ce sentiment d’appartenir à un terroir. Répond-il aujourd’hui à une perte ? En ces temps de crise sanitaire que nous traversons, la question devient encore plus aiguë et prend tout son sens. L’auteur n’a pas choisi l’écriture autobiographique pour analyser ce sentiment. Il a préféré livrer ses réflexions en utilisant deux modes d’analyse : celui de la réflexion personnelle et théorique et celui de l’exemple littéraire. Pour accompagner son propos, il a choisi l’oeuvre de George Sand qui convenait parfaitement à chacun des thèmes soulevés. Ce sentiment laisse entendre que tout se reconfigure sur un mode imaginaire, que c’est un vivre. Il est peut-être aujourd’hui un refuge contre tout ce qui menace notre identité. N’assure-t-il pas un équilibre dans ce mouvement pendulaire qui nous tourne aujourd’hui, tantôt vers le mondial, tantôt vers le local ? La constitution d’une identité « territoriale » permet à l’homme moderne de transporter avec lui un espace identitaire intériorisé qui lui sert de défense et de protection face à un mode de vie qui l’invite à se disséminer, s’aliéner, à vivre de manière consumériste dans l’immédiateté et la superficialité des rapports. Celui qui a le sentiment « d’appartenir » essaie peut-être de lutter contre un monde qui tente de nous mettre hors de nous-mêmes.