Souvent ressentie dans sa prose, sa muse dont il lâche ici la bride, dévoile l’allure du poète qu’il incarne. Par une forte rime, l’auteur nous plonge, à cinquante ans encore, dans toute la tendresse que lui affectent des souvenirs de son enfance et l’amour du milieu qui l’a vu grandir. Cette nostalgie, par endroits ponctuée de frustration et de révolte, s’affirme sur une note d’engagement où il s’attaque aux injustices sociales, aux dérives politiques dans son pays, mais aussi à quelques défis mondiaux. Quand tout cela bouillonne d’un même degré en l’âme d’un gendarme alors, la plume prend le pas sur l’arme et donne : Dos d’oreille, quelque peu ironique. En effet ces paroles n’affleurent pas les oreilles comme le présage ce titre, mais résonnent et pénètrent les tympans pour transporter le lecteur dans un sentiment de profonde compassion.