Osmazôme

En célébrant l’Autre, Fernand Briand devient le porte-parole d’une collectivité implicite. « De la Caraïbe délivrée » au « Chant du peuple noir », le poète sait regarder le passé sans renoncer à l’avenir en inventant des formes toujours nouvelles et imprévisibles. Toutes les formes littéraires découvrent à leur manière que ce qui oppose la périphérie au centre est une différence de lieu, plutôt qu’une différence d’être, ou en d’autres termes que le sacré est en fin de compte de même nature que l’humain. L’auteur de OSMAZÔME dispose de cette vertu sportive et rare : il pratique l’art du lâcher-prise. Fernand Briand s’est forgé cette « patrie intérieure » qu’il défend avant toute chose. Créer, c'est savoir être à la fois subtil comme la pensée et réel comme la vie. Fernand Briand nous le rappelle avec bonheur. Elvire Maurouard