En un style parfois vigoureux, plus qu'un chant, c'est un regard vif, pénétrant porté le long de poèmes traitant d'amour, d'érotisme, et du bonheur d'être parent. Aphrodite, avec son appétit espiègle, plein d'allant, vibrant et envolé, ou Éros et son roulis des vers et des vagues qui emporte vers des pensées davantage sensuelles, douces. Ici, tout est dans les frissons de verbe, la suggestion, la pudeur et le désir mêlé, une force retenue ou canalisée en vers pour dire l'union d'un homme et d'une femme. De mots qui caressent et suggèrent. Beaucoup d'attente et de non-dit, de désir peut-être rabelaisien mais exprimé avec respect, retenue... Les sens sont parcourus d'un léger frisson, se laissent emporter par l'attente, le souvenir, le rêve. L'évocation est à la fois douce et forte, derrière des regards charnels et pudiques. Une alliance du désir et du sacré, un côté mystérieux et suggestif des vers, murmurant plus que vibrant, plus troublants encore qu'un hymne amoureux.