« Les Sanglots longs » de mon frère retrace avec précision le parcours tourmenté d’un garçon qui aimait les chenilles, les scarabées, les limaces, les escargots, les souris, les petits oiseaux, les chiens, les chats, les poissons, les papillons, les fourmis, le ciel, les nuages, les hannetons, les abeilles, les mantes religieuses, les grenouilles, les poules, les lapins, les tourterelles, les sauterelles. Les mouches aussi. Et même les vers de terre. Mais pas les poésies. Surtout lorsqu’il fallait les apprendre par cœur. La vie de Daniel a été mal ficelée, dès son enfance, pour devenir une suite de péripéties dramatiques dont il fut la principale victime. Les auteurs de ce crime ne seront jamais punis. La poésie disait : « Quand sonne l’heure, je me souviens des jours anciens, et je pleure. »