« Finalement nous sommes arrivés à la frontière, sans plus aucune force, nous sommes passés en France. Certains restèrent de l’autre côté, car la consigne voulait qu’on n’en laisse passer qu’un certain nombre par jour. Le 13 février 1939, une nouvelle vie et un nouveau destin commençaient. Le voyage fut long et épuisant, on n’en voyait pas la fin. Le matin, on put regarder par la fenêtre, on vit les montagnes et la neige qui recouvrait les pierres, nous n’en avions jamais vu. Le givre et la glace se formaient, une femme disait qu’ils nous emmenaient en Sibérie. Nous étions effrayés, quand j’étais petite j’avais entendu dire que là-bas les soldats avaient les pieds qui gelaient, je me mis à pleurer. »