Ces Éphémérides forment une sorte de mémorial laissant trace de la manière dont l’auteur a vécu chacune des soixante-dix dernières années. Un millésime, un caillou blanc ou une pierre noire. Avec, au long de ces marches, une rampe invisible accompagnant le bébé du Plan Marshall vers le vieillard chenu, ostracisé du coronavirus. La logique immanente consolidant en une vie des séquences discrètes est le produit de deux bobines. Il y a la bobine qui nous fait passer d’un an l’autre par la continuité d’un temps discontinu. Évènement, décision, choix, rien d’anodin au quotidien : demain ne serait pas ce qu’il allait être, si dans mon aujourd’hui le vent avait tourné. Puis, l’accompagnant sur le métier, trame de fond de la broderie individuelle, il y a le grand fil du monde, celui qui jamais ne se casse, torsadé en une infinité de fibres de l’histoire, l’histoire du temps, celle du lieu, l’histoire des gens. Du même auteur : HOOPOE – Chronique Édilivre, 2012