La traînée d'huile de cade

Une traînée d'huile de cade sur le revers d'une planche en bois sur laquelle sa mère portait la pâte à pain au four du quartier. C'est là le premier souvenir de vie de Mohammed Rafaï. Il avait trébuché à l'intérieur de la baraque et, emporté par son élan, avait percuté le mur en bois de la masure. Le fracas était si violent qu'un flacon plein à craquer d'huile de cade, posé sur une étagère murale bascula. Le contenu visqueux de la fiole dégoulina sur le revers de la planche penchée contre  le mur sous-jacent. La chute engendra la traînée noire sur toute la largeur du revers de la plaque... Hélas ! La planche disparut au décès  de sa mère après le remariage de son père. Une épouse abusive et prétentieuse qui convainc le père de lui concéder la parure de la défunte.