« L’énorme silhouette calcinée se découpait dans l’azur aveuglant, plus magistrale que la tour de Babel. L’outrance, les proportions, la matière même qui la constituait et paraissait avoir été travaillée par l’Homme pour imiter la nature : il suintait de la construction dans son ensemble une sorte d’hyperréalisme immémorial, le même que chez Dalí. Même si, pour La Girafe en feu, l’action du peintre semblait avoir été menée différemment, l’artiste ayant voulu peut-être que ce fût l’univers qui contrefît au plus près les artefacts humains, et non l’inverse. Quoi qu’il en soit, comme pour répondre aux multiples tiroirs de la célèbre toile, le "baobab corallien" dressé devant moi ployait sous un poids fantastique, au sens propre, s’entend... »