Quand Omar arrive en Amérique après des années à en rêver comme une société prospère et heureuse, toutes ses illusions s’évaporent dès les premières semaines dans ce pays qu’il croyait être un Eldorado. Il sombre dans l’alcool et découvre un autre visage de cette société où une bonne partie de la population souffre, cachée derrière les gratte-ciels et le progrès, dans la misère, le désespoir et la violence quotidienne. « Combien y avait-il de ces misérables dans cette grande ville froide au cœur d’acier et de verre ? Combien étaient-ils, ces pauvres sans-abris, ces alcooliques, ces ratés, ces déchets humains, ces damnés de la terre et des hommes ? Ces êtres qui n’étaient plus traités comme des humains, qui avaient perdu leur dignité après avoir perdu toutes leurs possessions matérielles. Ces êtres que des hommes, comme eux, condamnaient sans rien savoir sur eux, sur leurs vies, sur leurs passés. Les hommes qui les réprouvaient, et devant qui se prosternaient les faiseurs de lois, ceux qui décidaient du sort de la ville et contrôlaient les dépenses publiques, ces hommes-là ne pouvaient pas comprendre ceux qu’on balayait de la rue le matin, avec tous les autres déchets vomis par la ville au cours de la nuit. »