Le sonnet venu d’Italie a séduit durant des siècles les poètes français qui l’ont délaissé pour des formes plus libres. J’ai choisi ce carcan, ou plutôt cet écrin corseté de quatorze vers, pour justement pouvoir tenir des propos libertins, d’un érotisme épanoui, allié à un romantisme débridé. Si la forme est contraignante, elle autorise alors la licence, tous les registres, l’irrévérence aussi bien que l’humble référence. Voici donc une moisson de sonnets qui racontent l’aventure, ou plutôt les moments arrachés à un homme marié qui découvre, d’une façon presque inexorable, l’attirance physique pour un autre homme, le plaisir – et même l’amour – pour un gay qui ne peut jouir avec lui, à son grand dam, que de l’instant présent, de ce fameux Carpe diem, et qui, pour se préserver de cet amour torride – mais sans espoir – prend d’autres amants.