C'est ici, au pied d'un arbre aussi grand par son âge que par sa taille, que Grékor revient s'asseoir chaque matin. Assis en tailleur, ses longues jambes repliées, il ferme les yeux et il écoute. Le miracle de l'aube l'envahit. Sous son bonnet de cuir et de perles, ses oreilles s'étirent, elles pointent à travers ses cheveux pour entendre ce qui ne s'entend pas. Sa respiration se ralentit. Elle se fond peu à peu dans le souffle du vent. Les frontières disparaissent. Il se sent uni à ce qui l'entoure, et la voix du vent devient celle de l'arbre, elle jaillit en lui, ferme mais douce : « Va en toi, trouver la foi La foi de croire en toi... »