Dans la Corrèze du XIXe siècle, comme dans tous les autres départements, des policiers et des gendarmes eurent la lourde charge d’assurer la sécurité des personnes et des biens, de maintenir l’ordre public, de réprimer le non–respect de la loi, mais aussi d’étre des agents politiques au service du pouvoir en place. Seulement, dans ce département où une part importante de la population vivait à la campagne, où les villes étaient peu nombreuses et peu importantes, les effectifs des premiers furent toujours très inférieurs à ceux des seconds. Alors qu’entre le début de la période napoléonienne et l’éclatement de la Grande Guerre seules Tulle et Brive disposèrent, de manière permanente, d’un commissariat au personnel très restreint, chaque canton posséda, à partir du milieu du siècle, au moins une brigade de gendarmerie forte d’environ 5 à 6 hommes servant à pied ou à cheval. Qui étaient ces hommes qui avaient décidé de se mettre au service de la loi ? Pourquoi avaient–ils choisi ce métier ? Comment avaient–ils été recrutés ? Quel était leur travail quotidien et comment étaient–ils perçus par les habitants ? Telles sont quelques–unes des questions auxquelles tente de répondre cette étude relative à un sujet qui n’avait jusqu’à présent si peu intéressé les historiens que l’on peut dire que le passé de la police et de la gendarmerie dans le département de la Corrèze constituait jusqu’alors un champ d’étude quasiment vierge.