Les liens entre psychiatrie et sécurité publique sont historiques. Peut-être la psychiatrie contribue-t-elle à la sécurité des personnes lorsqu’elle enferme des malades dangereux ? Ou lorsqu’elle prête son concours à l’autorité judiciaire ? Si elle y concourt, c’est de surcroît : telle n’est pas sa mission, son rôle princeps est de soigner. La psychiatrie est aujourd’hui interpellée dans des domaines étendus : dangerosité, radicalisation... Qu’elle se soit vue associée à l’image du fou à lier et qu’elle contribue ou non à la sûreté des personnes, elle doit se préserver des folles alliances et de toute instrumentalisation normative ou sécuritaire. Elle doit aussi rappeler que les patients, toujours stigmatisés, sont bien plus souvent victimes qu’auteurs de violences.