Le mode de pensée positif n’a de chance d’opérer qu’adossé au postulat aux termes duquel la possibilité de connaissance est tributaire du maintien de la distance constitutive du rapport du sujet de connaissance à son objet. Il y va tout aussi de la stabilité de la connaissance et, corrélativement, des institutions sociales qui la produisent. En effet, perçues à l’état dynamique de modus operandi, celles-ci comme celle-là perdent leur consistance de faits consolidés et plongent dans l’incertitude et le chaos auxquels les voue la contingence inhérente à toute perception réduisant les faits du monde au processus de construction sociale de leur réalité. De crainte de basculer dans le relativisme auquel telle perspective constitutive donne lieu et qui est propre à ouvrir, comme une boîte de Pandore, un éventail d’inépuisables possibles insoupçonnables et incontrôlables, la raison positive n’a d’autre choix que de savoir raison garder en n’ayant garde de quitter le socle solide et sûr sur lequel elle assoit sa perception des faits du monde, à savoir la présupposition fondamentale de l’existence d’une réalité extérieure dotée a priori d’une objectivité indépendante des modes de représentation dont elle fait l’objet, une objectivité sui generis. Le risque de basculement dans l’ « absurde » inhérent à tout abandon de cette présupposition fondamentale est manifestement plus grand quand il est question de catégories de connaissance sociale aussi enracinées dans le raisonnement pratique de la communauté M’jebri et de formes d’organisation sociale aussi établies dans son mode de vie collectif que la parenté, la famille et la communauté.