De la servitude au socialisme

Fondateur du parti travailliste britannique, James Keir Hardie fut le premier député socialiste jamais élu au Parlement en 1892. De la servitude au socialisme connut un grand succès lors de sa publication en 1907, et fut considéré comme la « bible » du socialisme. Testament politique de son auteur, l’ouvrage est une synthèse habile de ses positions sur l’histoire, la religion, la cause féminine (il en est alors l’un des plus ardents défenseurs), le travail et la société. C’est aussi une critique sans concessions du capitalisme et de ses effets destructeurs sur les individus. Outre son originalité, l’intérêt du texte réside dans les influences très diverses de l’auteur, telles que le christianisme, le darwinisme, le marxisme, ou les écrits de plusieurs critiques victoriens de la société industrielle, signe peut-être que Hardie, employé au fond de la mine dès l’âge de dix ans, était un autodidacte épris de lecture et ouvert d’esprit. Même si l’auteur pose ici quelques principes fondamentaux du socialisme tel qu’il le conçoit, l’ouvrage n’a rien de théorique et reflète avant tout cette conception pragmatique du socialisme britannique qui présida à la création du Parti travailliste à la charnière du XIX^e et du XX^e siècle, et dont Hardie fut sans conteste l’artisan principal.