L'interculturalité dans la peau

L'interculturalité se déploie sur deux plans distincts : une dimension intime, vécue au sein d'un foyer métissé depuis des générations, et une perspective sociétale, observée dans le monde qui nous entoure. Loin de se confondre, ces réalités se révèlent souvent en dissonance, comme si l'âme oscillait entre deux mondes. Dans la sphère privée, il semble nécessaire de faire une introspection profonde pour accéder à une compréhension éclairée de soi. Un travail de distanciation par rapport à ses propres schémas culturels s'avère indispensable pour établir un dialogue authentique avec son partenaire, dont l'héritage culturel diffère du sien.

L'amour, l'altérité, l'éthique et l'humanisme se sont imposés comme les piliers de la construction familiale d'Hassan Bakhsiss. Lorsque ses enfants étaient au berceau, pour les endormir, il convoquait sa voix d'enfant pour leur réciter des berceuses en arabe, en berbère, en alsacien et en français. Habitués à toutes ces mélodies, ils se sont ainsi engagés sur un cheminement vers une interculturalité transcendante.

À l'échelle collective, l'interculturalité semble perdre de sa vigueur, érodée par la montée de l'individualisme et le repli sur soi. L'auteur nourrit l'espoir de voir la réalité extérieure se rapprocher de l'harmonie qu'il connait dans son foyer.

Comme l'a si justement exprimé Carl Jung : « Qui regarde à l'extérieur rêve ; qui regarde à l'intérieur s'éveille. » Force est de constater que cette dichotomie demeure prégnante dans le monde contemporain.