Les lettres que le chauffeur-secrétaire de Marcel Proust, le jeune Alfred Agostinelli, adressa à son bienfaiteur entre décembre 1913 et le 30 mai 1914 (le jour où Alfred trouva la mort quand l'avion qu'il pilotait s'écrasa dans la mer) viennent « miraculeusement » de resurgir du passé... Dans ces extraordinaires lettres, Alfred Agostinelli, dans une langue vernaculaire hardie leste, souvent égrillarde, étonnamment délectable, fait la lumière d'une manière insoupçonnée et émouvante sur les singuliers liens d'amitié amoureuse qui s'étaient tissés entre lui et l'auteur d'À la recherche du temps perdu en 1913. À la lecture de ces lettres, on comprendra la portée profondément intimiste du pseudonyme à la fois candide et touchant de Marcel Swann, sous lequel Agostinelli s'était inscrit à l'école de pilotage d'Antibes...