Anna Fierling, alias Mère Courage, cantinière ambulante et mère de trois enfants, sillonne les routes d’une Europe ravagée par la guerre de Trente Ans. Comme « un pou dans de la fourrure », elle se plaît dans la guerre et poursuit les troupes pour écouler ses marchandises. « La guerre, c’est que des affaires », affirme-t-elle au septième tableau. Mais les pauvres gens peuvent-ils impunément récupérer les miettes des gros bonnets ? Pour déjeuner avec le diable, il faut avoir « une longue cuiller», sinon on y laisse des plumes. Déchirée entre son commerce et son devoir maternel, Mère Courage, Hécube moderne, perd ses enfants. Épuisée, elle s’engage, comme une âme errante, dans une énième route qui ne mène nulle part, tirant une carriole aussi délabrée qu’elle.