Centrafrique : pouvoir et démocratie à la roquette

Le pouvoir et la démocratie à la roquette sont l’unique voie privilégiée en Centrafrique pour devenir président, ministre, avoir des postes au sein de l’administration, devenir riche... Le schéma est simple et compris de tout le monde. À la mauvaise gouvernance du régime en place répond le recours aux armes. Les rebelles prennent le pouvoir, le partage clanique, amical et familial des postes de l’État crée alors des mécontentements, dont la rébellion s’ajoute à celle des tenants de l’ancien régime, déjà partis en guerre pour reconquérir le pouvoir. Dès lors, soit ces nouveaux rebelles l’emportent, et prennent les rênes de l’exécutif ; soit le régime en place, sous la pression de la communauté internationale l’exhortant à négocier le ralliement de ses opposants armés, accepte le dialogue, signe des accords et partage le pouvoir. La démocratie n’existe pas en RCA. Et si elle existait, sa conception et sa gestion ne seraient pas nationales ni républicaines, mais plutôt familiales, claniques et régionalistes. Le pouvoir, initialement géré par les parents, les cousins, et les gens de la forêt (Boganda, Dacko, Bokassa et Kolingba), puis transféré aux gens de la savane (Patasse, Bozize...) est difficile à être national. D’où l’urgence de l’éducation, de l’initiation et de la préparation de la nouvelle génération à la culture démocratique et de la citoyenneté.