Un besoin d’écrire pour justifier l’inutilité de la vie, comme si cette satisfaction que procure l’écriture allait me faire oublier quelques instants cette futilité de la vie ? Cette impermanence des choses, de ce monde, de tous les phénomènes de l’Univers, qui finit un jour par nous rappeler que c’est elle qui, finalement, aura le dernier mot. Alors on essaie de retarder ce face-à-face le plus possible, en s’aveuglant par des activités plus inutiles les unes que les autres. Je pense que ce livre est l’une d’entre elles : une chose qui me permet d’oublier l’approche de la mort et le dépérissement de mon corps. Une brève satisfaction avant le grand moment final. Quand arrivera-t-il et surtout, comment ? Nul ne le sait, seule demeure la certitude que la mort nous emportera un jour. Comme le disait un homme que j’ai admiré pendant longtemps : « il faut, pour un temps encore, vivre honorablement. »