Dans les États pluriethniques, singulièrement en Afrique, l'apprentissage démocratique, ou la démocratisation non maîtrisée, si l'on veut, permet au tribalisme de subsister, voire de s'amplifier, et à son « copier-coller », d'opérer une véritable mutation, en se transformant, dans des contextes définis dans ce livre, en « tribal-opposantisme », qui voit des partisans bornés d'un pouvoir s'identifier à des groupes ethniques, et par conséquent aux provinces de leur localisation, et mettre à l'index comme opposants, des compatriotes originaires des provinces ou groupes ethniques, par le fait d'être ceux des opposants incontestés à ce pouvoir. On a, de cette manière non seulement le tribalisme, mais aussi le « tribal-opposantisme ». C'est l'originalité de cette étude. Comme un serpent qui se mord la queue, le « tribal-opposantisme » est aussi une forme de subversion contre le pouvoir que l'on entend servir : ils procèdent, l'un et l'autre, des mêmes modalités. Le subversif tient à affaiblir l’État. Le « tribal-opposantiste » affaiblit l’État, sans le vouloir, en marginalisant ceux qui ne sont ethniquement pas de chez lui. L'ouvrage montre comment apparaît et se développe le « tribal-opposantisme », et comment il peut être possible de le prévenir et de le combattre, en vue de promouvoir une véritable cohésion nationale ou une nouvelle citoyenneté.