Éloge de la poésie La poésie a plusieurs ailes et peut tout survoler. Elle vole comme un oiseau ; elle nage comme un poisson et se traîne comme un animal rampant. Elle est aussi la nature qui s’exprime, ou la voix de l’inconnu. Elle évoque le langage des corps. Elle est en mesure de décrire des amants imaginaires qui roucoulent ou soupirent. Elle suggère l’envol de la pensée. Pour ainsi dire, elle est un art sublime. À cet effet, elle devient un art qui assume la gestation par le pouvoir suprême qui lui est conféré, à savoir rendre le monde fécond et magique en transportant le lecteur dans une fusée métaphorique ou hyperbolique dont la destination n’est jamais entièrement contrôlée à cause des innombrables nuances entre l’implicite, le suggestif et l’irréel, qui peuvent troubler ou prêter à confusion avec le vécu ou la réalité. L’écriture est un tuyau de respiration qui libère de l’oxygène dans des moments de suffocation.