Le téléviseur, est cet objet qui est introduit dans cet espace maghrébin au nom de la modernité, du bien-être, du droit à l’information et au divertissement, faisant preuve d’une grande présence au quotidien des populations et aussi d’une grande puissance de pénétration dans les foyers. Il peut être cet intrus à la fois angélique et diabolique qui laisserait les rues vides et silencieuses pendant la retransmission d’événements nationaux ou mondiaux. C’est aussi, cet objet qui nous projette vers l’imaginaire, l’irréel, la tromperie voire le mensonge, il est aussi cet ailleurs qui habite nos rêves, et nos attentes. Dans cette atmosphère du non-dit, où le flou s'entremêle avec le licite et l'illicite, l'imaginaire de l'image et de la représentation s'est construit. Un impact d'influence différentielle a marqué les sociétés africano-arabo-berbéro-musulmanes dans leur rapport à l'image. Vouloir comprendre cette relation assez ambiguë de l'audiovisuel et le monde arabo-musulman est complexe car tantôt l'image est maudite, tantôt tolérée, et parfois même glorifiée. Les lectures de spécialistes théologiens nous conduisent à appréhender ce sujet avec modestie et humilité. Le téléviseur, cet objet technique venu de l’occident s’est introduit dans chaque foyer maghrébin, sans résistance de la part des populations, en tant qu’élément anthropologique, objet de savoir, lien de culture, lieu de distraction et de conflit. Le téléviseur faisant désormais parti du quotidien des maghrébins, quelles conséquences engendre-t-il sur cet espace ?