Les Espagnols sont les premiers arrivants en Algérie, dans la foulée des soldats de l'armée française en 1830, car des Mahonnais qui suivent l'escadre française s'installent à Alger et alentours. Entreprenants et dynamiques, ils fournissent aux soldats des vivres, des chevaux et se livrent à l'agriculture. L'installation durable des Français permet l'arrivée d'Espagnols originaires du Sud de la péninsule. Ils contribuent à la mise en valeur de la Mitidja et de la vallée du Chéliff. Ils se fixent aussi dans les villes littorales et à Oran. En 1889, à la veille de la loi de naturalisation, les Espagnols représentent près de 30% de la population européenne de l'Algérie. Le courant migratoire se poursuit jusqu'en 1914. Il ne reprendra qu'en 1939 avec l'arrivée de milliers de réfugiés de la guerre civile. Si l'intégration des Espagnols dans l'Algérie française fut exemplaire, Oran était toutefois considérée comme une " petite Espagne " tant la langue et les coutumes ibériques y avaient été sauvegardées. Ces Espagnols devenus français reprirent le chemin de l'exil vers la France, en 1962. C'est cette histoire – agrémentée de témoignages – que l'auteur retrace dans son ouvrage.