On entend souvent dire que les vieillards retombent en enfance. Cet aphorisme a sans doute une profondeur que sa répétition et sa banalisation dissimulent. Plus on avance en âge, plus on réalise que l’enfance et la vieillesse sont deux états privilégiés de l’existence, avant ou après les ambitions et les contraintes de la vie active et sa vaine agitation. Caroline a cru qu’elle pouvait enterrer sa jeunesse. Elle a surtout voulu oublier le drame qu’elle a vécu. À cette fin, elle a fait tous les efforts et consenti tous les sacrifices. La mort de son père changera le cours des choses. On n’oublie pas sa jeunesse, ni ses événements heureux ou malheureux. Elle finit toujours par vous rattraper, un jour ou l’autre...