« Je ne suis pas un sous-préfet », s’indignait Laurent Gbagbo irréductiblement souverainiste et indépendant dans ses jugements. Otage du néocolonialisme, il a opposé le plus grand défi à la situation du pacte colonial en Côte d’Ivoire. Des mensonges inhérents à l’éviction d’un président dérangeant, à l’incroyable communication qui a accompagné la mise sur orbite d’Alassane Ouattara, tout se mélange. Pour la France, il faut se débarrasser de l’intrus, en pointant les « dérives » d’un pouvoir prétendument dictatorial, sur la foi de témoignages au forceps, relayés à l’envie via la presse internationale. Le cocktail est explosif, et le message inoculé dans les médias devait légitimer les menées déstabilisatrices des caciques de la Françafrique : handicaper et fragiliser le pouvoir né des urnes, le diaboliser pour enfin le réduire au silence à La Haye.