L’enfant-soldat est devenu le symbole d’un continent africain à la dérive, un « cœur des ténèbres » décidément étranger à la modernité occidentale, à en croire Jean-Hervé Jezequel. Il devient l’objet d’une nouvelle « croisade humanitaire », d’un néointerventionnisme occidental qui entretient bien des similitudes moralisatrices avec les missions civilisatrices des siècles précédents. Au-delà de la sincérité des engagements humanitaires, il faut comprendre que l’enfance constitue un enjeu central dans l’effort de légitimation des interventions occidentales en Afrique. Le continent africain a-t-il pour autant le triste monopole de l'emploi des enfants-soldats, une violence insupportable contre laquelle se justifierait le néointerventionnisme occidental ?