Ce matin, le village d’Épange sur Lorette est en ébullition. Chez le boulanger, au café chez Marcel et partout, on ne parle que de ça : « La petite Laurence, la fille de Paul a disparu. Hier en rentrant du lycée, vers dix-sept heures trente, elle est sortie du bus, et plus personne ne l’a revue dans les trois cents mètres qui la séparait du vingt-deux rue de l’église. Le village est divisé, une partie de la population, surtout les dames âgées savent que c’est une fugue. « La petite a des formes, et c’est évident qu’elle commençait à s’intéresser aux garçons ! Son père, Paul, ce n’est pas un marrant, la gamine n’a rien droit de faire ; c’est sûr elle a fugué ». Pour d’autres, surtout les plus jeunes, c’est un enlèvement, Laurence était trop belle, un satyre l’aura vue et kidnappée. Enfin, une toute petite partie de la population, les plus alcoolisés, pensent qu’elle est encore dans une grange avec un gars et une bouteille.