« Une nation pour la Terre entière, c’est possible ». Telle est probablement la ligne la plus forte de cet ouvrage. C’est à la fondation d’une patrie sans bornes ni frontières, d’une patrie infinie où hommes, animaux et végétaux, enfin dépouillés de toutes catégories biologiques ou nationalistes, pourraient se reconnaître dans une commune dignité métaphysique et politique que nous invite l’auteur. Il convient donc d’inscrire cet ouvrage dans ce processus d’universalisation amorcé dès l’Antiquité grecque mais qui s’était jusqu’ici borné à l’humanité. Processus dont il serait en fait plus juste de dire que c’est une humanisation plutôt qu’un universalisme proprement dit. Cet ouvrage serait donc à la fois continuité et rupture de ce processus dont il renouvelle les enjeux et présupposés. Après avoir explicité les fondements philosophiques de l’universalisme, l’auteur nous le transfigure dans des formes poétiques exquises puis achève son élan créateur par une déclaration universelle des droits de tous les êtres vivants qui se veut une universalisation de la dite DUDH proclamée le 10 décembre 1948. Cette déclaration universelle des droits de tous les êtres vivants, nous l’espérons, sera probablement consacrée par la postérité comme étant un acte et un pacte politique majeur du XXIe siècle. À l’avenir de confirmer ou infirmer une telle supputation...Dine Ibrahima, le poète.